20 juin 2022
Architecture et urgence climatique
Face au dérèglement climatique, les architectes doivent faire preuve d’innovation pour mêler design, performance énergétique et environnementale. Découvrons ensemble 3 projets européens qui vont dans ce sens.
Paris, Berlin, Madrid, Lisbonne : toutes les grandes villes d’Europe doivent faire face au dérèglement climatique tout en remplissant leurs rôles. Aussi, la vision sur l’architecture est en train de changer, pour autant il reste encore du travail. L’idée étant de de proposer des bâtiments sobres en carbone et économes en énergie. En définitive, les cahiers des charges des architectes évoluent sans cesse, comme le souligne si bien l’ordre des architectes,
Des innovations green partout en Europe
En matière d’innovation et « d’architecture green », plusieurs projets sortent du lot depuis 2015. Espérons qu’ils fassent des émules dans les prochaines années afin de faire face au dérèglement climatique…
La tour de la biodiversité : Surnommée aussi le tour M6B2, cet édifice datant de 2016 est situé dans Paris. Il comprend trois bâtiments de logements familiaux, un foyer pour jeunes travailleurs, une crèche et des commerces en rez-de-chaussée. L’édifice principal mesure 50 mètres de haut. Il accueille 18 étages de logements sociaux dotés de balcons filants en plein ciel. Le bâtiment est recouvert d’un bardage titane aux reflets couleur vert d’eau. La tour est végétalisée à l’aide d’espèces issues de milieux sauvages. Cet édifice a une vocation de semencière grâce aux vents qui diffusent les graines dans son environnement. C’est un des architectes les plus en vogue, Edouard François, qui a imaginé cette tour. Soucieux du dérèglement climatique, il est concepteur de nouvelles formes d’habitats écologiques, singulières et innovantes.
Des bâtiments singuliers et éco-conçus
L’office Letton des forêts : Edifié en 2017, ce bâtiment a été conçu pour l’institution administrant et gérant les forêts. Le bâtiment devait exprimer la mission écologique de l’institution et la politique de durabilité qu’elle mène. Réalisé en grande partie en bois (local d’épicéa), ce bâtiment est très économe en ressources et sert d’exemple à de nombreux architectes locaux. Tout a été conçu pour améliorer la performance énergétique du bâtiment. Des pompes à chaleur servent au chauffage et au refroidissement. L’éclairage se fait avec des lumières LED avec capteurs de présence.
Tout est pensé pour préserver les ressources naturelles…
Enfin, le tout alimenté de panneaux solaires produisant 10 kW d’électricité. De plus, il y a un système de récupération des eaux pluviales. Des stations de traitement biologique permettent de filtrer les eaux usées. Pour l’isolation thermique, les architectes ont sélectionné des matériaux de qualité et durables comme la fibre de bois, le chanvre et la fibre de lin. Pour finir, un parking à vélo et des stations de rechargement pour voitures électriques ont été installés à proximité. Bref, afin de ne pas aggraver le dérèglement climatique, ce genre de bâtiment devrait pouvoir s’implanter partout en Europe.
La casa sociale Caltron : Dirigeons-nous maintenant plus au Sud, en Italie. La maison sociale a été édifiée dans le charmant village de cles (situé dans la région du Trentin-Haut-Adige dans le nord-est de l’Italie). Ce bâtiment en bois, qui se fond dans le paysage, sert de point de rencontre pour tous les habitants de la ville. C’est un lieu dédié à la danse, à la fête, à la musique et à la culture. De même, la casa sociale accueille aussi des cours et des conférences. Bref, de quoi souder la communauté ! Ce projet a reçu le premier prix du CNAPPC Awards en 2016. L’architecte Mirko Franzoso avait moins de 35 ans lors de la conception simple et élégante de ce bâtiment (2015). En somme, il a choisi des entreprises locales pour fournir les matériaux (le bois de mélèze notamment).
Bref, ces projets ont de quoi inspirer la nouvelle génération d’architectes qui réfléchit énormément aux défis écologiques dans le BTP. Selon une enquête récente, 83% des femmes architectes placent le défi climatique en tête de leurs préoccupations, contre 76 % des hommes. Rappelons au passage que ce secteur génère chaque année plus de 230 millions de tonnes de déchets.