10 février 2017
Les géonefs, avenir de la construction durable ?
Apparues dans les années 70, les géonefs (“Earthships” en anglais) sont des habitats écologiques, auto-suffisants et peu coûteux. On les reconnaît à leurs allures de vaisseaux spatiales vitrés souvent exposés plein sud. Les géonefs ont prouvés leur efficacité notamment dans le désert du Nouveau-Mexique au climat aride.
Géonefs, de quoi parle-t-on ?
Michael Reynolds, architecte et créateur des géonefs, a développé, avec des solutions simples, une typologie d’habitat autonome avec un impact positif sur l’environnement. Grâce à une gestion bien pensée des énergies naturelles (solaire, éolienne et géothermique) et une utilisation optimale des eaux pluviales, les géonefs n’ont pas besoin d’être raccordées aux réseaux habituels. Cela a permis à Michael Reynolds de développer ses premières géonefs dans des environnements désertiques.
Michael Reynolds a conçu cet habitat avec plusieurs objectifs. Tout d’abord, les géonefs doivent employer un maximum de déchets et de matériaux naturels (pneus, bouteilles, cannettes). Ensuite, les géonefs tendent à viser l’autonomie de ses occupants dans la mesure du possible avec notamment un système de citernes enterrées qui permet de faire pousser des plantes dans un désert. Enfin, ils doivent être des constructions durables qui durent dans le temps.
Autonome, autosuffisant, comment est-ce possible ?
Pour être autonome et autosuffisant, l’habitat doit fournir assez d’eau, d’énergie et de nourriture pour répondre aux besoins de ses habitants. En pratique, les géonefs remplissent presque toutes les conditions.
Ils sont des écosystèmes à eux seuls. Les géonefs recyclent les éléments de la nature : eau, soleil, terre et vent. C’est donc l’association de tous ces éléments qui rendent les géonefs autosuffisants.
Commençons par l’eau. Les eaux pluviales sont récupérées et stockées sous terre et en hauteur (château-d’eau) grâce à l’inclinaison du toit. Après filtration, cette eau devient potable et propre à la consommation. En ce qui concerne l’eau des sanitaires, elle est filtrée une seconde fois pour l’arrosage des plantes et de la serre.
En matière d’énergie, les géonefs disposent d’éoliennes et de panneaux solaires qui convertissent l’énergie et qui en font des habitats autonomes. De plus, les géonefs sont très économes en énergie grâce aux placement de grandes baies vitrées exposées plein sud. En cas de besoin, il est également possible d’installer des conduits sous terre qui permettent de réguler la température en amenant de l’air frais sur les parois opposées aux baies vitrées.
Concernant la nourriture, tout dépend des habitudes de consommation des occupants. En effet, les géonefs possèdent des serres et il est possible de cultiver un potager avec le réseau de distribution interne d’eau. Cependant, le problème des produits domestiques comme l’huile persistent.
Que peut-on conclure ?
Les géonefs sont donc une solution au développement des constructions durables. Peu coûteuses (environ 70 000€), les géonefs peuvent être des alternatives aux constructions habituelles. Cependant, les lois en vigueur dans certains pays peuvent être des freins à l’utilisation optimale de ce type d’habitat. En s’inspirant de ce modèle, il est tout de même possible de créer des habitations plus respectueuses de l’environnement et accessibles à tous.
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