21 avril 2021
Eco-constructions : les matériaux biosourcés
Depuis quelques années, l’éco-construction a le vent en poupe et les acteurs du bâtiment ont su prendre le train en marche. La demande s’accélère, notamment sur les isolants en matériaux biosourcés. Résultat : les professionnels se forment davantage à la mise en oeuvre de ces nouveaux matériaux. Renouvelables et nécessitant peu d’énergie tout au long de leur cycle de vie, ils ont en effet tout pour plaire.
Dans cet article : Qu’est ce qu’un matériau biosourcé ? Comment se faire assurer en tant que professionnel ? Paille, liège et ouate de cellulose, découvrez 3 isolants biosourcés.
Qu’est ce qu’un matériau biosourcé ?
C’est un matériau qui est issu du vivant, animal comme végétal. Pour autant, ces matériaux peuvent être transformés et ne sont pas forcément composés à 100% de matière naturelle. Leur utilisation contribue à la protection des ressources naturelles ainsi qu’au stockage du carbone.
Assurance décennale et matériaux biosourcés
La garantie décennale des entreprises procédant à l’installation de matériaux biosourcés est identique à celle des constructeurs classiques. Les procédés employés doivent simplement figurer dans les catégories de la clause dite « de technique courante ». Si vous avez un doute, n’hésitez pas à contacter en amont votre assureur.
En matière de risques et de responsabilité de nature décennale, si votre assurance est peu enclin à respecter ses obligations, des solutions existent. Vous pouvez notamment vous référer au Bureau Central de Tarification. Il intervient pour toute personne assujettie à une obligation d’assurance qui n’a pas pu bénéficier de la garantie d’un assureur dont les statuts n’interdisent pas la prise en charge des risques en question.
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Isolation en paille
La paille utilisée sur les chantiers provient du blé. En France, c’est une ressource abondante que l’on retrouve dans de nombreux domaines dont celui de la construction. Elle peut alors être employée en enduit, en bottes ou compressée en panneaux pour de l’isolation.
C’est une matière renouvelable qui ne nécessite pas de transformation ni de traitement chimique. Son principal atout ? Le rapport qualité/prix ! Très peu couteuse, la paille offre une bonne isolation thermique en hiver comme en été. On peut cependant lui reprocher son volume qui rend difficile son utilisation dans le cadre de travaux de rénovation.
Quelles utilisations ?
Dans une ossature bois, les bottes de paille peuvent être insérées dans la structure, dans les mûrs et dans les toitures. Elles peuvent aussi isoler la structure par l’extérieur. Les dimensions sont généralement les suivantes : 37cm de hauteur pour une largeur de 47cm. La longueur oscille entre 80 et 120 cm.
Il existe aussi des caissons paille préfabriqués qui permettent de gagner en temps de pose sur le chantier. Cela a pour avantage de diminuer les risques d’exposition des bottes aux intempéries.
Attention, pour bénéficier d’une isolation performante, la quantité de paille n’est pas le seul paramètre à prendre en compte. En effet, il est important de s’attarder sur la position des bottes et de leurs fibres par rapport au flux d’air. L’isolation est meilleure lorsque le flux est transversal par rapport aux fibres. Pas de crainte à avoir concernant l’affaissement des bottes. Elles sont suffisamment comprimées pour ne pas se tasser dans le temps.
Lors de chantiers en extérieur, il faudra porter une attention particulière au temps. En effet, la paille est imputrescible et ne doit pas rester en contact avec de l’eau. Par ailleurs, son taux d’humidité doit être inférieur à 20% lors de sa mise en oeuvre.
Un autre point sensible porte sur l’inflammabilité de la paille. Elle est en effet classée E dans le classement feu Euroclasse, ce qui correspond à la mention « très inflammable et propagateur de flamme ». La paille ne dégage cependant pas de gaz toxiques en s’enflammant. Enduite, elle passe en classe B, soit, « faiblement inflammable ». Par ailleurs, pour isoler une maison avec de la paille, un coupe-feu doit être installé.
La paille peut aussi servir d’enduit lorsqu’on la mélange en vrac avec de la terre et du sable. Elle peut ainsi être appliquée en revêtement de façade à l’intérieur comme à l’extérieur. Economique et écologique, l’enduit permet un rendu naturel et renforce l’isolation thermique et acoustique.
Puis-je réaliser la mise en oeuvre sans formation ?
Les bottes de paille et les enduits doivent être posés par des professionnels formés. Des formations sont proposées par le réseau français de la construction paille (RFCP). L’association possède aussi un annuaire pour trouver des professionnels qualifiés.
Les bonnes pratiques à avoir sur un chantier paille sont répertoriées par le RFCP dans « Les règles de construction en paille – CP 2012 ». Si les travaux sont réalisés en respectant ces principes, alors les professionnels profitent des assurances standards telles que l’assurance décennale.
Isolation en liège
Tout comme la paille, le liège est 100% naturel et renouvelable. Il est fabriqué à partir du chêne-lière. Tous les 8 à 12 ans, durant les périodes de forte croissance, l’écorce est récoltée à l’aide d’une hache par des « leveurs de liège ». Elle est ensuite transformée pour obtenir la matière que nous connaissons tous.
On différencie le liège expansé du liège aggloméré ou naturel.
Pour obtenir du liège expansé, l’écorce prélevée est réduite en granules avant d’être chauffée à 300°C avec de la vapeur d’eau. Lors de ce procédé, les granules s’expandent et s’agglomèrent grâce à la subérine présente dans les végétaux. L’air coincé dans les cellules du liège lui confère alors son pouvoir isolant. Il ne craint pas l’humidité, ce qui en fait un excellent isolant extérieur. Autre avantage non négligeable, le liège expansé est difficilement inflammable.
Le liège naturel est, quant à lui, obtenu en incorporant un liant aux écorces broyées, ce qui provoque l’agglomération des particules. Il est ensuite transformé en rouleaux ou en plaques, pour une épaisseur comprise entre 1 et 6 cm. Attention, le liège naturel n’est pas imputrescible. C’est pourquoi il ne pourra être utilisé que pour de l’isolation intérieur et dans des pièces sans humidité. Le classement Euroclasse du liège naturel est E. Il peut être amélioré en ajoutant un vernis ignifugeant.
Dans les deux cas, au contact de l’humidité, le liège peut faire remonter en surface l’un de ses composés : le tanin. Pour éviter l’apparition de tâche sur votre enduit, il faudra appliquer un primaire anti-tanin. Vous pourrez ensuite poser le sous-enduit avant d’utiliser un enduit de lissage pour terminer par la finition de votre choix.
Facilement manipulable et performant avec une faible épaisseur, le liège a tout pour plaire, si ce n’est son prix. Son utilisation peut être intéressante en complément d’une autre isolation pour des pièces humides ou en extérieur. Il ne faut cependant pas oublier que cette ressource dépend des arbres et de leur croissance. Dans une démarche éco responsable son utilisation doit être raisonnée.
La ouate de cellulose
C’est le matériau biosourcé le plus utilisé en éco-construction. La ouate de cellulose est obtenue à partir de journaux recyclés et de papiers. Sa fabrication nécessite peu d’énergie grise, ce qui le rend particulièrement performant pour les éco-constructions.
On trouve la ouate de cellulose sous forme de plaquettes ou en vrac. C’est un matériau avec une très bonne inertie thermique qui offre un excellent confort en hiver comme en été. C’est aussi un bon régulateur d’humidité. Pour une isolation performante, compter 40 cm d’épaisseur, 55 cm pour un rendu optimal.
Bien que la ouate de cellulose provienne du recyclage, il est difficile d’affirmer qu’il s’agit d’un isolant écologique. En effet, au papier est ajouté un liant non écologique : le sel de bore. C’est cette combinaison qui permet de bonnes performances thermiques.
Le sel de bore est utilisé en tant que retardateur de flamme. Il permet aussi d’éloigner les rongeurs, insectes et champignons. A faible dose, aucune étude n’affirme la toxicité de ce produit. Cependant, les analyses existantes sont peu nombreuses et manquent souvent de recul. Sur de grandes quantités, le matériau est avéré toxique et ses effets à long terme sur la santé restent inconnus.
Pourquoi cet article ?
Chez Archireport, nous sommes sensibles à l’environnement et intéressés par tout ce qui s’y rapporte, de près comme de loin ! C’est pourquoi nous vous présentons régulièrement des solutions écologiques dans le domaine du bâtiment. N’hésitez pas à nous suivre sur LinkedIn pour ne pas manquer nos prochaines parutions ! 😉
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