31 mars 2022
Les alternatives écologiques au béton
Composé essentiellement de ciment, de sable, d’eau et de granulats, le béton a une empreinte carbone assez catastrophique. Avec le réchauffement climatique et la loi RE 2020, les cimentiers réagissent et tentent de trouver des alternatives. Ils visent une réduction de 80% des émissions d’ici 2050. Aussi, le secteur du BTP se doit d’être innovant. C’est pourquoi des alternatives au béton traditionnel voient le jour depuis quelques années. En voici quelques exemples :
Le béton végétal projeté BVP
Développé sur l’hexagone dans les années 90, le béton végétal est composé de particules de chanvre (appelées chèvenotte), de liant, d’adjuvant et d’eau. Ce béton peut être utilisé pour des constructions neuves comme pour des rénovations de maisons individuelles ou bâtiments. D’un point de vue thermique, il a un réel intérêt : il permettrait de réduire jusqu’à 70 % le besoin en chauffage d’un bâtiment. Grâce à sa capacité à réguler l’humidité de l’air, le béton végétal projeté maintient la chaleur l’hiver et la fraîcheur l’été. Très écologique, durable dans le temps, c’est aussi un excellent isolant acoustique.
Réalisé grâce à la technique de projection, le béton végétal obtenu peut aussi bien servir d’isolant (sols, toitures, murs) que pour réaliser un enduit (pour la reprise d’un mur par exemple).
Des blocs de construction en plastique recyclé
C’est l’idée folle de la start up américaine ByFusion. Des robots (appelés les blockers) compactent et transforment les déchets plastiques en blocs de construction, bien plus solides que le béton. Les briques obtenues émettent 41 % d’émissions de C02 en moins que les briques en béton traditionnel. Elles sont aussi beaucoup plus résistantes. Seule ombre au tableau, elles ont tendance à s’altérer à cause de la lumière du soleil. Pour les constructions extérieures (abribus, murs de garage), il faut donc prévoir une couche de peinture protectrice. De même, cette entreprise californienne ne se prononce pas sur la réaction au feu de ce matériau.
Plus simple et traditionnel : la terre
La terre crue est abondante et contrairement au béton, c’est un matériau ultra écologique. En effet, elle est recyclable à l’infini et ne produit donc aucun déchet, c’est pourquoi elle revient à la mode. Cependant, cette technique n’est pas enseignée dans les formations des maçons ou des ingénieurs du BTP. Il est tout a fait possible de réaliser des cloisons en torchis (un mélange de terre argileuse et de paille). Tout comme les cloisons en béton végétal, les murs en terre apportent un réel confort au niveau de l’habitat. Ces matériaux absorbent en effet la vapeur d’eau environnante, ce qui régule naturellement la température des pièces ainsi que l’humidité environnante. Cette technique ancestrale demande par contre un savoir-faire particulier (la préparation étant fastidieuse).
Bref, qu’elles soient traditionnelles ou modernes, ce ne sont pas les alternatives qui manquent aujourd’hui au béton. Et c’est plutôt une bonne nouvelle quand on sait que l’augmentation des prix des matériaux de construction s’installe dans la durée.